Chantier de Flamanville : quel rôle pour l’EPR dans la transition énergétique ? 

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Le chantier du réacteur EPR de Flamanville, en Normandie, vient d’atteindre selon un communiqué du groupe EDF un « premier jalon-clé » dans le processus de construction. Cette nouvelle étape déterminante, réalisée dans le respect du calendrier réactualisé à l’été 2015, permet aujourd’hui de confirmer la mise en activité prochaine du réacteur, et rassurer ainsi sur le maintien d’une production nucléaire française stable et décarbonée malgré les fermetures de centrales envisagées dans la loi de transition énergétique. 

L’EPR de Flamanville, garant d’une énergie nucléaire française forte

Décalée à 2018 pour permettre au groupe EDF et à ses partenaires de répondre aux plus hautes exigences en matière de sûreté et de sécurité, la mise en service du réacteur EPR actuellement en chantier à Flamanville devrait respecter ce nouveau calendrier. L’énergéticien a annoncé la semaine dernière avoir franchi une étape décisive dans la construction du réacteur nucléaire de troisième génération via la finalisation des montages du circuit primaire principal.

Une fois mise en service, cette installation offrira une plus grande souplesse d’utilisation et un coût d’exploitation moindre. L’EPR sera le réacteur le plus puissant au monde (1.650 MW, contre 1.500 MW pour les plus récents), avec un rendement amélioré et une durée de vie de 60 ans. Ces performances économiques et environnementales significatives permettront de mettre en lumière l’efficience de la filière industrielle française et la pertinence du choix du nucléaire au regard des problématiques énergétiques actuelles à l’échelle internationale.

La France s’est tournée vers l’énergie nucléaire il y a plusieurs décennies déjà afin de garantir une production électrique décarbonée et durable, se faisant ainsi l’instigateur d’un savoir-faire et d’une filière industrielle forte. Un choix largement critiqué au fil des ans mais qui s’avère pourtant des plus judicieux au regard des nouvelles exigences climatiques et de l’évolution de la demande énergétique. En effet, à l’heure où de nombreux pays, dépendants des hydrocarbures pour leur production d’électricité, se penchent sur le développement de l’atome pour améliorer leur bilan carbone, la France affiche déjà des résultats très positifs en la matière avec près de 97 % d’électricité produite sans aucune émission de CO2.

Si le gouvernement a fait le choix, dans le cadre de la loi de transition énergétique adoptée en août 2015, de limiter d’ici à 2025 la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique national, cette énergie continuera à jouer un rôle prépondérant pour accompagner le développement des énergies renouvelables. Les Français ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et restent largement favorables à l’atome. Selon un récent sondage réalisé par OpinionWay au mois de mars pour Tilder et LCI, près de 67 % d’entre eux se sont prononcés pour le maintien d’une production électronucléaire forte dans l’Hexagone.

Le rôle du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique

De son côté, la technologie EPR participera au développement indispensable des moyens de production nucléaire dans le monde. La nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans le cadre des nouvelles politiques climatiques, tout en assurant l’approvisionnement d’une demande mondiale en électricité croissante, fait aujourd’hui de l’atome l’une des seules alternatives valables pour de nombreux pays émergents à la recherche de stabilité énergétique.

Les besoins énergétiques mondiaux, en constante augmentation du fait de la croissance démographique et d’un taux d’équipement en hausse, sont toujours alimentés par une forte consommation de charbon représentant plus de 40 % de l’électricité produite à l’échelle mondiale. Les énergies renouvelables et nucléaire ne pèsent quant à elles respectivement que 20 % et 11 % de la production d’électricité de la planète. Une situation insoutenable à moyen terme compte tenu des risques établis de réchauffement climatique.

Les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estiment par ailleurs qu’il faudrait atteindre près de 80 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique mondial en 2050 si l’on veut contenir l’augmentation des températures à moins de 2 degrés. Un objectif irréaliste au regard de l’état actuel des technologies et qui ne pourra se faire, selon certains climatologues, sans le nucléaire. Ces énergies, pour la plupart intermittentes (solaire et éolienne), sont encore incapables d’assurer à elles seules une production prévisible nécessaire à la substitution des combustibles fossiles et ne pourront se développer sans l’appui d’une énergie nucléaire de complément à la fois stable et bon marché.

Beaucoup l’ont déjà compris et s’engagent désormais dans des programmes de développement nucléaire ambitieux. Outre la Chine et les grandes puissances historiques du nucléaire que sont les Etats-Unis, la Russie ou la France, un certain nombre de pays en voie de développement ou émergents comptent sur l’atome pour pérenniser leur production d’électricité dans le respect de l’accord climatique conclu à Paris en décembre dernier. On peut notamment citer ici le Vietnam, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, l’Argentine ou l’Inde.

 

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