Hydrolienne : une seconde turbine entre en scène à Paimpol-Bréhat

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En déplacement à Brest et sur l’île d’Ouessant, vendredi 13 mai dernier, Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, a inauguré la seconde turbine du parc hydrolien pilote de Paimpol-Bréhat, dans les Côtes-d’Armor. Mise en place par les groupes EDF et DCNS, cette installation devrait entrer en service d’ici cet été et devenir la première ferme hydrolienne à produire de l’électricité au niveau international. 

Paimpol-Bréhat, première ferme hydrolienne à l’échelle mondiale

Assemblée à Brest par DCNS, la seconde hydrolienne du parc pilote d’EDF Energies Nouvelles (EDF EN) à Paimpol-Bréhat (Côtes-d’Armor) a été testée la semaine dernière avant d’être inaugurée, vendredi 13 mai dernier, par Ségolène Royal. L’imposante machine, d’un diamètre de 16 mètres, rejoindra prochainement une première turbine immergée à 40 mètres de profondeur en janvier dernier au large de l’archipel de Bréhat, dans la Manche, pour constituer la première ferme hydrolienne expérimentale au monde, et la première à être raccordée au réseau national d’électricité. Ces deux hydroliennes devraient être activées dès l’été prochain et proposer 1 MW de puissance cumulée, soit assez d’énergie pour alimenter plus de 1 500 foyers.

Ajoutée à l’hydrolienne installée en 2015 par la PME Sabella au large de l’île d’Ouessant dans le Finistère (seule hydrolienne en activité à ce jour), la ferme hydrolienne de Paimpol-Bréhat permettra de valider le fonctionnement des deux premières turbines équipées d’un poste de conversion et reliées au réseau électrique. Une première mondiale pour le groupe EDF dont les retours d’expérience bénéficieront au projet « Normandie Hydro » et l’implantation de sept machines dans le Raz-Blanchard, à la point de la Hague, d’ici 2018.

« La ferme de Paimpol-Bréhat va nous permettre de valider le modèle économique des fermes hydroliennes » a déclaré Hervé Guillou, PDG de DCNS. La validation des performances techniques et du comportement dans des conditions d’immersion réelles de ces turbines devrait en effet permettre au fabricant d’optimiser les modèles de turbines à venir dans l’espoir d’une production future en série.

Appels d’offres et perspectives de développement 

En marge de cette inauguration, la ministre de l’Environnement et de la Mer a réaffirmé son soutien aux filières renouvelables marines via le lancement de nouveaux appels d’offres pour des fermes commerciales dans l’hydrolien et l’éolien flottant. Ces annonces étaient particulièrement attendues par les industriels du secteur hydrolien, dont les technologies sont aujourd’hui à un stade de développement plus avancé et promettent d’ores et déjà une production d’électricité à la fois stable, prévisible et respectueuse de l’environnement.

« Les acteurs industriels ont besoin de visibilité et de perspectives et c’est pour ça que les appels d’offres pour les énergies marines renouvelables hydrolien et éolien flottant ont été accélérés ». Ce sont « les pays qui seront les plus rapides qui donneront à leurs entreprises le plus de potentialités et de chances pour développer correctement » les installations en matière d’énergies marines renouvelables, a expliqué Mme Royal.

Avec un potentiel de production estimé entre 2 et 3 GW, l’énergie hydrolienne apparaît aujourd’hui en France comme une énergie renouvelable de premier ordre et se développe depuis plusieurs années dans le cadre de projets pilotes emmenés par les grands industriels du secteur (EDF, DCNS, Alstom). La France dispose en effet d’un savoir-faire déterminant dans ce domaine et de zones géographiques propices au développement de cette énergie – la Manche, déjà, les nombreuses zones à fort courant situées au large des côtes bretonnes, ensuite.

« C’est l’accélération du lancement des fermes commerciales qui va nous permettre à la fois d’assurer la continuité entre les fermes pilotes du Raz-Blanchard et la suite de la production industrielle et donc de justifier correctement nos investissements », a réagi Hervé Guillou, PDG de DCNS.

Pour rappel, deux projets de fermes pilotes d’hydroliennes avaient été choisis par le gouvernement, dans une zone de forts courants, au large de Cherbourg, afin de tester l’exploitation de l’énergie hydrolienne à l’échelle d’un parc, et la viabilité technico-économique de telles installations. Le premier, baptisé Nepthyd, mené par Engie et Alstom, regroupera quatre hydroliennes pour 5,6 MW de puissance. Le second, baptisé Normandie Hydro, est géré par EDF et DCNS. Il porte sur l’installation de sept turbines pour 14 MW de puissance.

 

 

 

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