Nissan plombe encore le résultat de Renault

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Le divorce entre Nissan et Renault n’a pas permis de préserver la firme française des difficultés de son partenaire. Le gouffre financier du redressement de Nissan impacte Renault à travers ses 36% de possession sur l’entreprise japonaise.

La restructuration de Nissan inquiète ses alliés

Renault se prépare à faire face à une lourde facture liée à la restructuration en cours de son ancien partenaire japonais, Nissan. Selon les prévisions, cette opération pourrait coûter jusqu’à 2,2 milliards d’euros sur l’année 2025. Ces chiffres proviennent directement des résultats publiés par Nissan, établis selon les normes comptables japonaises. Ils révèlent un impact négatif significatif sur la contribution de Nissan au résultat net de Renault Group, ce qui n’est pas sans conséquence pour le constructeur français.

Renault a confirmé que cette contribution déficitaire inclut les dépréciations d’actifs ainsi que les coûts de restructuration indispensables à la mise en œuvre du plan de redressement présenté par Nissan en avril 2025. Ce plan vise à restaurer la compétitivité de la marque japonaise, confrontée depuis plusieurs années à une baisse de ses parts de marché et à une rentabilité en berne.

La direction de Renault se veut toutefois prudente. Elle affirme suivre de près les développements du plan de redressement, tout en continuant à concentrer ses efforts sur ses propres priorités stratégiques, notamment dans les véhicules électriques et les nouvelles mobilités.

Un résultat plombé par une possession coûteuse

Renault possède toujours 35,7% du capital de la multinationale japonaise. Plus de la moitié est possédé en direct, et le reste via une structure fiducie de ventes d’actions. Cependant l’entreprise française devrait y trouver son intérêt car si Nissan s’en sort, elle gonflera ses comptes à terme.

Le constructeur asiatique a confirmé sa restructuration qui entraînera le licenciement de 20 000 personnes d’ici 2027 et la fermeture de plus d’un tiers de ses sites de production. En 2025, Nissan a dû encaisser une perte de 4,1 milliards d’euros dont 3 milliards rien qu’en charges comptables. Pour s’en sortir, l’entreprise n’a pas d’autre choix que de supprimer 15% de ses emplois mondiaux.

Abandon temporaire des innovations dans l’électrique de Nissan

En raison de son fort endettement, Nissan a été obligé de lâcher ses projets de véhicules électriques ultra performants. Le groupe a déjà annoncé la réduction de 20% de sa production. Mitsubishi, Renault et Nissan ont par conséquent renégocié leur alliance vieille de presque 30 ans. A cela s’ajoute la crise quasi diplomatique de 2015 et la chute de Carlos Ghosn. A l’époque, Renault détenait 43,4% du constructeur japonais.

Les deux alliés de Nissan ont allégé leur implication en diminuant leurs parts respectives. Le constructeur asiatique avait espéré se préserver définitivement de Renault en début d’année grâce à l’hypothétique fusion avec Honda, mais les négociations ont échoué. L’avenir de l’automobile électrique japonais en a été profondément bouleversé. Aujourd’hui, le futur de l’entreprise semble toujours dépendant des choix du constructeur français.

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