Le leadership français s’impose en Europe grâce aux IDE

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En 2024, la France confirme sa place de destination privilégiée des investissements internationaux en Europe. Avec plus de 1 800 projets recensés, le pays devance pour la cinquième année consécutive le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ce leadership repose sur les stratégies de réindustrialisation, le focus sur la transition énergétique et le renforcement de l’innovation territoriale.

Un leadership ancré dans l’industrie

La France a su maintenir son attractivité auprès des investisseurs étrangers, malgré un contexte mondial instable marqué par la guerre en Ukraine, la crise énergétique et les tensions géopolitiques. En 2024, 1 815 projets d’investissement direct étranger (IDE) ont été recensés dans l’Hexagone, selon le bilan officiel publié par Business France. Ce chiffre témoigne d’une hausse de 5 % par rapport à 2023 et place la France en tête des pays européens pour la cinquième année consécutive .

L’un des principaux moteurs de cette attractivité reste l’industrie. Les projets industriels représentent à eux seuls près du quart des investissements étrangers en France. En 2024, 582 projets industriels ont été enregistrés, en progression de 15 % par rapport à l’année précédente. Cette dynamique industrielle est particulièrement notable dans les secteurs stratégiques liés à la transition énergétique et à la relocalisation de chaînes de production .

La montée en puissance de projets liés à l’hydrogène, aux batteries électriques, ou encore aux semi-conducteurs illustre une volonté affirmée de réindustrialisation portée par les politiques publiques. Ces investissements bénéficient d’un cadre renforcé, notamment grâce au plan France 2030, qui soutient les innovations de rupture et les filières d’avenir.

Des retombées économiques concrètes

Les projets d’IDE recensés en 2024 ont permis la création ou le maintien de 59 254 emplois, contre 50 000 en 2023. Les investissements dans les fonctions production, recherche et développement (R&D) ainsi que logistique sont ceux qui génèrent le plus d’emplois. Les projets de création d’activités restent majoritaires (64 %), mais les extensions d’activités et les reprises d’entreprises existantes témoignent d’une volonté de s’ancrer durablement sur le territoire français .

Les régions bénéficient directement de cette dynamique. Les Hauts-de-France, l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est figurent en tête des territoires les plus attractifs, chacun accueillant plus de 150 projets. Cette répartition démontre l’effet de la décentralisation économique et de la montée en gamme industrielle au sein des territoires.

Les États-Unis, premier pays investisseur

Les États-Unis conservent leur place de premier pays investisseur en France, avec près de 300 projets recensés, soit environ 16 % du total. L’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et la Belgique complètent le top 5. Les investissements américains sont particulièrement actifs dans l’industrie pharmaceutique, les services financiers, les technologies de l’information et l’électronique .

La confiance des investisseurs nord-américains s’explique par la stabilité réglementaire, la qualité des infrastructures, et les compétences de la main-d’œuvre française. Les relations bilatérales et la diplomatie économique jouent aussi un rôle clé dans ce lien durable.

Une concurrence européenne serrée face au leadership français

Si la France confirme son leadership à travers le nombre de projets, elle doit faire face à une concurrence accrue. Le Royaume-Uni a enregistré une forte hausse de ses projets (+6 %), portée par les services financiers et les technologies. L’Allemagne, quant à elle, reste très compétitive dans l’automobile et la chimie, bien que confrontée à des défis énergétiques majeurs.

La France tire néanmoins son épingle du jeu grâce à un tissu productif diversifié, un écosystème de start-up dynamique, et une politique volontariste en matière de décarbonation industrielle. Les réformes du marché du travail et la simplification administrative ont également été saluées par les investisseurs étrangers interrogés par Business France.

Innovation, transition verte et souveraineté

Les priorités d’investissement en 2024 traduisent un basculement vers des objectifs plus qualitatifs. Le rapport souligne une forte montée en puissance des projets liés à la transition énergétique, à la recherche appliquée et à la souveraineté industrielle. Les technologies vertes représentent désormais 13 % des projets, contre 9 % en 2022.

La stratégie française d’attractivité ne repose plus uniquement sur le volume, mais sur la valeur ajoutée des projets. L’accent mis sur la transition écologique et numérique, ainsi que le soutien aux PME innovantes, renforce l’ambition d’un développement durable et inclusif. Le leadership français en matière d’investissements étrangers a de grande chances de se maintenir encore quelques années.

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