Les résultats récents de Coty et Estée Lauder ont marqué un coup d’arrêt pour le secteur des cosmétiques, laissant L’Oréal dans une position de vigilance. Coty a vu son action s’effondrer de 16,5% après Bourse mercredi soir, tandis qu’Estée Lauder reculait de 3,7%, victimes de ventes décevantes et de perspectives jugées prudentes. Selon UBS, les enseignements à tirer pour L’Oréal sont « au mieux mitigés ».
Si L’Oréal a réussi à rassurer les marchés fin juillet avec ses résultats semestriels, ses grands rivaux américains et européens connaissent des fortunes bien moins favorables. L’allemand Beiersdorf, propriétaire des marques Nivea et Labello, avait déjà suscité l’inquiétude des investisseurs en début août en annonçant des ventes en recul et en abaissant ses prévisions annuelles.
Estée Lauder en retrait sur plusieurs marchés clés
Mercredi, Estée Lauder, maison mère de Balmain, Mac et Tom Ford, a publié des résultats du quatrième trimestre inférieurs aux attentes. Ses ventes comparables ont reculé de 13%, contre 12% anticipé par le consensus, pénalisées par la Chine et le « travel retail ». La zone Amériques reste également faible avec un repli de 5% des revenus comparables. Pour l’exercice en cours, le groupe prévoit une croissance de 0% à 3%.
Deutsche Bank souligne plusieurs facteurs qui ont pesé sur le titre : décalages entre expéditions et ventes en Amérique du Nord, affaiblissement du marché européen, taux d’imposition élevé (36%) et coûts de restructuration prévus pour l’exercice prochain.
Coty frappée par la volatilité du marché
De son côté, Coty a publié des résultats du quatrième trimestre de son exercice 2025-2026 décevants, avec une baisse de 9% de ses revenus comparables et une perte par action de 5 cents. L’entreprise, qui commercialise des cosmétiques grand public et des parfums sous licence, a mis en avant des « vents défavorables » aux États-Unis et une pression sur les segments de masse.
Pour les prochains trimestres, Coty anticipe une baisse de ses ventes de 6% à 8% au premier trimestre et de 3% à 5% au second, avant un retour à la croissance attendu au second semestre. L’entreprise pointe notamment un déséquilibre entre les ventes aux distributeurs et aux consommateurs finaux, bien que cet écart commence à se réduire.
L’Oréal face à un marché imprévisible
À la Bourse de Paris, L’Oréal recule légèrement, perdant 1,44% vers 11h20, pénalisé par les performances de ses rivaux américains. UBS note que si le groupe surpasse clairement Estée Lauder et Coty, l’industrie de la beauté reste volatile et imprévisible. Les ajustements de stocks des distributeurs peuvent entraîner des écarts importants entre « sell-in » et « sell-out », et la concurrence continue de s’intensifier.
Pour maintenir ses objectifs, L’Oréal devra accélérer sa croissance au second semestre 2025. Les analystes restent optimistes : HSBC prévoit une hausse de 5% en données comparables, après 3% au premier semestre, tandis qu’UBS table sur 5,5%. Cependant, cette progression devrait déjà être intégrée par le marché et ne suffira pas à entraîner une nouvelle hausse significative du titre.