Tesla : L’US Air Force veut tester des Cybertruck sous les balles

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L’armée de l’air américaine prévoit d’utiliser deux Cybertruck de Tesla comme cibles d’essai pour simuler des scénarios de guerre. Un choix stratégique, motivé par la crainte que ces véhicules futuristes puissent tomber entre de mauvaises mains.

Une acquisition étonnante mais stratégique : Tesla à fort à y gagner

Le Cybertruck de Tesla, avec son design anguleux et son exosquelette en acier inoxydable, suscite fascination et polémique depuis sa présentation. Aujourd’hui, c’est l’US Air Force qui s’y intéresse, mais pas dans un objectif de transport ou de mobilité militaire. Elle souhaite acquérir deux exemplaires pour les utiliser comme cibles d’essai balistique, afin de tester l’efficacité de différentes munitions dans l’hypothèse où ce véhicule tomberait entre les mains d’ennemis potentiels.

Des documents repérés par le site spécialisé The War Zone détaillent cette commande surprenante. Le Cybertruck figure dans une liste de 33 véhicules que l’armée américaine souhaite acquérir pour ses tests. Ce qui frappe immédiatement, c’est que le Cybertruck est le seul modèle explicitement cité par sa marque et son nom, contrairement aux autres véhicules de la liste simplement désignés par leur type (SUV, berline, utilitaire…).

Un scénario de guerre plausible

Cette démarche n’a rien d’anecdotique. Selon les documents officiels, les militaires américains redoutent que le Cybertruck soit utilisé dans des zones de conflit par des groupes terroristes ou des armées étrangères. La raison ? Sa structure atypique pourrait en faire un véhicule plus résistant que la moyenne aux tirs d’armes à feu, voire aux explosions légères.

« Sur des théâtres d’opérations, il est probable que l’ennemi utilise des Cybertruck de Tesla, car il a été constaté qu’ils ne subissent pas les dommages normalement attendus en cas d’impact majeur », peut-on lire dans les justificatifs de l’appel d’offres. Le but est donc de simuler des conditions de combat réalistes, en testant comment ce pick-up futuriste réagit sous le feu.

De la scène de lancement aux champs de tir

Le Cybertruck n’en est pas à son premier contact avec les projectiles. Lors de sa présentation en 2019, Elon Musk avait vanté la solidité de ses vitres et de sa carrosserie. Une démonstration ratée en direct avait toutefois vu les vitres prétendument incassables se briser sous un lancer de projectile.

Malgré ce raté, Tesla affirme que le Cybertruck est résistant aux balles de certaines armes à feu, et sa structure en acier inoxydable non peint intrigue autant qu’elle divise. L’US Air Force, elle, veut en avoir le cœur net. Dans son étude de marché, elle souligne que ce véhicule, de par son allure unique et ses matériaux, constitue une anomalie potentiellement redoutable sur un champ de bataille.

Des Cybertruck de seconde main pour limiter les coûts

Autre précision importante : les véhicules achetés n’ont pas besoin d’être fonctionnels, tant qu’ils peuvent être déplacés ou remorqués sur le terrain d’essai. Une manière de réduire considérablement les coûts, puisque l’acquisition de modèles d’occasion ou légèrement endommagés suffit à répondre aux exigences des tests.

Actuellement, environ 46.000 Cybertruck seraient en circulation, selon The War Zone. Le modèle d’entrée de gamme est proposé aux États-Unis à partir de 62.490 dollars, mais dans le cadre de cette commande, l’armée pourrait négocier des tarifs très inférieurs. Une approche qui, ironiquement, s’inscrit dans l’esprit de réduction des dépenses publiques qu’Elon Musk prônait autrefois en tant que figure symbolique de l’initiative « Doge » (Commission pour l’efficacité gouvernementale).

Les véhicules de Tesla déjà aperçus dans des zones sensibles

Si le Cybertruck n’est officiellement commercialisé qu’en Amérique du Nord, Tesla prévoit son lancement au Moyen-Orient — notamment en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar — d’ici la fin de l’année. Des exemplaires ont toutefois déjà été repérés à travers le monde, parfois dans des mains controversées.

En août 2024, Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène, avait été vu au volant d’un Cybertruck équipé d’une mitrailleuse, affirmant vouloir l’envoyer sur le front ukrainien. Elon Musk avait alors nié tout lien avec cet envoi, assurant n’avoir jamais offert de véhicule à Kadyrov. L’épisode avait relancé le débat sur le risque de voir des Cybertruck militarisés dans des conflits internationaux.

Entre fantasme et menace réelle

À travers cette initiative, l’armée américaine anticipe un futur dans lequel même les véhicules civils de luxe pourraient devenir des instruments de guerre. L’image du Cybertruck comme gadget de science-fiction, prisé des influenceurs et des célébrités, laisse ici place à une tout autre réalité : celle d’un engin robuste, atypique, potentiellement dangereux s’il est mal utilisé.

Le choix de l’US Air Force d’en faire une cible d’entraînement en dit long sur la porosité croissante entre technologies civiles avancées et usage militaire. En un sens, c’est peut-être le plus étrange des honneurs pour un véhicule que l’on imaginait destiné aux routes désertiques de la Californie plutôt qu’aux champs de tirs du Pentagone.

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