Il fut un temps où le maillot des Red Devils d’Eric Cantona arborait fièrement la marque Sharp. Cette époque est bel et bien révolue, et le japonais n’est plus le sponsor du plus prestigieux des clubs de football britanniques, ni même d’aucune autre équipe. Mais l’ancien leader de l’électronique existe encore, et a récemment été mis en vente.
Pour le moment, deux potentiels repreneurs se sont manifestés, dont le taïwanais Foxconn, qui aurait fait une offre de 5 milliards d’Euros, selon des informations du Wall Street Journal. Le deuxième candidat est un fonds d’investissement soutenu par l’Etat japonais, Innovation Network Corp. of Japan, ou INCJ. Le fonds est intéressé par une partie des activités de Sharp, en échange de 2,4 milliards d’euros, alors que Foxconn est intéressé par la totalité de la société d’Osaka.
Le taïwanais Foxconn est un important leader de l’électronique d’assemblage, à l’origine notamment de modèles d’iPhone, Playstation ou encore Wii U. Foxconn a ainsi une connaissance approfondie du marché actuel, reste à savoir s’il pourra faire face à la dette colossale de Sharp : 8,6 milliards d’euros (soit les pertes enregistrées ces quatre dernières années).
Au Japon, la question de la reprise par une société étrangère d’un ancien fleuron de l’économie japonaise se pose également dans la sphère politique, et il n’est pas certain que le gouvernement de Shinzo Abe veuille endosser la responsabilité de cette transaction.
Selon des confidences faites à Reuters par des sources proches du dossier, l’INCJ serait pressenti pour la reprise de Sharp, le fonds prévoirait la fusion des activités d’écrans à cristaux liquides (LCD) avec celles de Japan Display, dont il est déjà actionnaire.
Sharp est un acteur important de l’innovation technologique. L’inventeur de l’écran plat est aujourd’hui a terre, battu de plusieurs longueurs par les entreprises venues de Chine, surtout en ce qui concerne la sous-traitance.
