Énergie : un secteur qui attire toujours plus de salariés

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Que ce soit dans la filière fossile, nucléaire ou renouvelable, le secteur de l’énergie demeure l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois en France. Le point sur les raisons qui motivent les candidats à se tourner vers les métiers de l’énergie.

Contrairement à certaines idées reçues, le secteur de l’énergie ne connaît pas la crise. C’est même tout l’inverse puisqu’il recrute à tour de bras des travailleurs séduits par des conditions globalement supérieures à la moyenne. Dans le dernier classement réalisé par l’Institut Statista pour le magazine Capital, les salariés des entreprises énergétiques de plus de 500 employés ont placé GRDF, RTE et EDF sur le podium des employeurs préférés. Et pour cause : les grands groupes français disposent d’arguments de poids pour attirer et garder leur personnel. Chez EDF, 84 % des salariés bénéficient d’une formation chaque année d’une durée moyenne de 60 heures. L’électricien œuvre également pour la qualité de vie au travail et l’égalité professionnelle, qui lui ont valu la deuxième place dans la catégorie « Champion de l’équilibre entre travail et vie privée » d’un précédent classement réalisé par Capital. L’intégration de 5 500 alternants chaque année, avec un taux de 97 % de réussite aux diplômes préparés, constitue également un facteur d’attachement à l’entreprise. Mais si l’industrie de l’énergie attire et recrute autant dans les filières fossiles, renouvelables et nucléaire, c’est aussi pour la nature des contrats proposés.

Responsables de 81 % de la consommation d’énergie dans le monde, les énergies fossiles continuent d’embaucher malgré les politiques de réduction à l’échelle nationale et continentale. En France, l’industrie pétrolière emploie ainsi 200 000 personnes. Total recrute à lui seul 3 000 nouveaux candidats chaque année et plus de 1 500 alternants. Dans les énergies renouvelables aussi, l’emploi a le vent en poupe. En 2018, l’éolien a créé 2 600 emplois grâce à l’essor des parcs terrestres, mais aussi offshore comme à Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. Dans le solaire, le biogaz et l’hydraulique, le marché du travail se porte également bien. À tel point que la filière renouvelable représente aujourd’hui 79 000 emplois directs, selon l’ADEME. Mais le plus gros de l’activité réside dans le nucléaire, qui assure toujours 72 % de la production électrique en France. D’ici 2035, 16 000 postes devraient être créés tous azimuts malgré les fermetures programmées de 14 réacteurs à cette échéance. Rien qu’à Framatome, cela représente 2 500 recrutements de profils techniques en trois ans, et 1 500 chez Orano (ex-Areva), parmi lesquels 40 % de juniors.

Nucléaire : un regain d’attractivité à entretenir

Avec 2.500 entreprises et 220.000 salariés, la filière nucléaire française représente la troisième filière industrielle juste derrière l’aéronautique et l’automobile. La France maîtrisant de l’amont à l’aval du cycle du combustible nucléaire, cela lui permet de préserver une plus grande proportion d’emplois sur son territoire.

Leader mondial du nucléaire civil, EDF prévoit pour sa part d’embaucher 1.275 candidats dans les métiers du nucléaire en 2019 et ce sur près de 30 sites de production d’électricité et d’ingénierie en France. Les métiers sont variés allant du technicien à l’ingénieur, tous nécessitant un haut niveau d’exigence. Pour n’en citer que quelques-uns, on retrouve par exemple le logisticien nucléaire, le contrôleur environnement, l’ingénieur sûreté, l’opérateur de réacteur nucléaire ou encore le technicien en radioprotection… « EDF a lancé mi-mars une campagne de recrutement pour les métiers du nucléaire : concevoir des réacteurs nouvelle génération, piloter leur construction, produire au quotidien de l’électricité en toute sûreté, assurer la maintenance de nos sites industriels, anticiper pour répondre à la demande en électricité de demain,… Nos missions préparent un avenir électrique responsable. Et nous pouvons en être fiers. » précise Christophe Carval, Directeur Exécutif en charge des Ressources Humaines chez EDF.

Dans le Gard, sur les sites de Melox, de Bagnols-sur-Cèze et de Marcoule, Orano joue aussi un rôle majeur dans l’emploi et l’économie locale. Recentrée sur le cycle du combustible nucléaire, la multinationale prévoit de recruter 200 emplois en CDI cette année en Occitanie afin de « répondre au développement de ses marchés, à remplacer les départs et à renforcer certaines fonctions », d’après Régis Faure, directeur adjoint de la communication. Et les postes à pourvoir portent sur de nombreux domaines : de la maintenance à l’assainissement en passant par les études, l’ingénierie, la radioprotection, la sûreté, la sécurité, la logistique et les transports…

Afin de faire connaître ses offres d’emploi, le groupe a organisé un forum au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines en novembre, qui a attiré 800 candidats qualifiés. L’été dernier, un autre salon à Cherbourg proposait déjà 350 postes à pourvoir. La filière nucléaire doit néanmoins poursuivre ses efforts de communication afin de mieux valoriser ses métiers. Chez Orano, on explique ainsi aux futures recrues que seules 5 % des professions sont spécifiques à la filière du cycle combustible, les 95 % restantes étant communes à l’ensemble de l’industrie. Les groupes nucléaires intensifient également leurs efforts sur la formation pour ne pas être à court de compétences. « Comme depuis quatre ans la filière nucléaire n’embauchait quasiment plus, les filières de formation ont évolué, explique François Nogué, directeur des ressources humaines d’Orano. On mène donc un travail avec le CEA et EDF pour renouer le dialogue avec les écoles sur les cycles courts et longs. »

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