La France accélère dans la course à l’intelligence artificielle

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Quels pays sauront tirer profit des opportunités offertes par l’intelligence artificielle ? La France entend bien devenir l’un des pionniers en la matière. Elle s’appuie pour ce faire sur une stratégie économique ambitieuse.  

La France a prévu d’investir 1,5 milliard d’euros dans l’intelligence artificielle ces prochaines années. C’est ce qu’a déclaré Bruno Le Maire jeudi 3 octobre dernier. Il y a quelques mois, au début de l’été, le ministre de l’Économie présentait le volet économique de sa stratégie en matière d’intelligence artificielle. Quinze mois après qu’Emmanuel Macron ait exposé sa vision pour faire de la France un fleuron de l’IA, avec un financement record de 1,5 milliard d’euros. Pour Bruno Le Maire, « l’intelligence artificielle doit être une technologie que nous maîtrisons et non que nous subissons. Elle fera la différence entre les nations leaders et les nations dominées. Il en sera de même pour les entreprises, où l’IA va traverser tous les secteurs économiques. »

La stratégie nationale vise à faire émerger des champions français de l’IA dans des secteurs clés comme l’environnement, la santé et la sécurité ; à stimuler la demande dans tous les secteurs et à poser les bases d’une économie de la donnée. Le ministre a par ailleurs insisté sur l’enjeu des talents et sur la nécessité de les conserver, de les attirer et de les former. 

Des solutions concrètes pour lever les freins des entreprises en matière d’intelligence artificielle

L’élaboration de ce volet économique s’est appuyé sur un diagnostic des potentialités de l’IA. Plusieurs freins à sa diffusion dans le tissu économique français ont été identifiés. D’une part, les créateurs de solutions peinent à trouver des investisseurs, et d’autre part, les entreprises n’osent pas s’engager en raison d’un manque de connaissances. Des solutions concrètes ont été formulées pour y remédier. 

La Direction Générale des Entreprises a mis en place des dispositifs pour permettre aux entreprises offreuses de solutions en IA d’obtenir des fonds. C’est le cas des Challenges IA instaurés en collaboration avec Bpifrance et le Secrétariat Général pour l’Investissement (SGPI). Financés à hauteur de 5 millions d’euros, ils réunissent offreurs et utilisateurs d’intelligence artificielle pour répondre à des problématiques majeures dans les secteurs de la santé, du transport, de la sécurité et de l’environnement. Dans la même optique, 3 grands défis seront financés par le Fonds pour l’innovation et l’industrie pour susciter de nouvelles opportunités commerciales. Pour favoriser la diffusion de l’IA dans l’économie, 250 millions d’euros ont par ailleurs été mobilisés au travers du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA). 

Les industriels s’impliquent dans un partage de données cohérent « pour faire de la France une terre d’IA »

La non-disponibilité des jeux de données constitue un des verrous majeurs identifiés pour l’essor des applications de l’IA. C’est pour répondre à cet enjeu que 8 grands groupes industriels français se sont mobilisés. Air Liquide, Dassault Aviation, EDF, Renault, Safran, Thales, Total et Valeo se sont ainsi réuni autour d’une même vision de l’intelligence artificielle, chacun s’engageant à œuvrer pour un partage de données pertinent au service d’une stratégie nationale. L’initiative entend contribuer à maximiser le recueil d’informations sur des sujets de recherche prioritaires, sources de compétitivité, de croissance et d’emploi. L’objectif des signataires est d’identifier les besoins communs afin de créer une IA de confiance par le biais d’un processus de certification. Dans un environnement sans cesse bousculé par la transformation digitale, c’est cette notion de mutualisation qui compte bien faire toute la différence. En agissant de concert, les industriels, académiques et décideurs politiques entament une démarche d’innovation ouverte pour faire avancer l’IA. Ces industriels disposent en effet déjà d’une expertise solide en la matière, la plupart ayant intégré l’intelligence artificielle à leur stratégie depuis plusieurs années. A l’image d’EDF : “nos équipes travaillent très en amont sur ces nouvelles technologies et font en sorte qu’elles soient rapidement appliquées dans nos métiers sur des sujets opérationnels” souligne Véronique Lacour, Directeur exécutif groupe Transformation et Efficacité opérationnelle. 

Forte d’un vivier dynamique de startups, la France veut se positionner comme un acteur majeur de l’intelligence artificielle au niveau mondial. Avec un projet qui s’inscrit dans le respect des valeurs portées par l’Union Européenne, à savoir une IA éthique et respectueuse des droits des individus. 

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