Crise des hôpitaux publics : plus de 600 médecins menacent de démissionner

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Les médecins affirment que les coupes budgétaires ont poussé le système de santé au bord de l’effondrement et mis des vies en danger.

Plus de 600 médecins hospitaliers français ont menacé de démissionner si le gouvernement n’augmentait pas le budget de la Santé, alors que les professionnels du secteur en grève se préparent à descendre dans la rue cette semaine à travers le pays.

Les médecins avertissent que les coupes budgétaires, les fermetures de lits et les pénuries de personnel mettent le système de santé français au bord de l’effondrement et mettent en danger la vie des patients.

« Les hôpitaux publics en France meurent », ont écrit 660 médecins d’hôpitaux de toute la France dans une lettre ouverte sans précédent, affirmant que les coupes budgétaires menaçaient la sécurité des patients dans ce qui était autrefois considéré comme l’un des meilleurs systèmes de santé au monde.

Les médecins appellent à des pourparlers urgents du gouvernement après neuf mois de grèves à l’hôpital, qui ont commencé en mars dans les salles d’urgence et se sont depuis étendues à tous les services, de la pédiatrie à la psychiatrie, avec des médecins débutants qui se sont joints au mouvement.

Ce mardi 17 décembre, des médecins battront le pavé en France avec des banderoles affirmant : « Les hôpitaux publics : une urgence vitale ». Les grèves de longue durée dans le secteur de la santé sont un véritable casse-tête pour le président, Emmanuel Macron, les cheminots aggravant également la situation en procédant à des blocages à l’échelle nationale contre les modifications des retraites.

L’engagement d’Emmanuel Macron le mois dernier d’augmenter le financement des hôpitaux et les primes du personnel a été rejeté par les groupes de médecins, car l’effort a été considéré comme insuffisant.

En 2000, l’Organisation mondiale de la santé classait le système de santé français comme un des tous meilleurs. Mais une étude de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, publiée dans le journal médical Lancet en 2017, le place désormais à la 15e place pour la qualité des soins.

« Pendant des années, nous avons regardé de loin et avec beaucoup d’empathie le personnel de santé britannique aux prises avec les coupes budgétaires du NHS », a déclaré Cathy Le Gac, représentante syndicale, qui a travaillé pendant 19 ans comme infirmière en traumatologie au nord de Paris. « Et pourtant, maintenant en France, les réductions de financement signifient que nous sommes face à des problèmes similaires que nos collègues du NHS ».

Depuis de nombreuses années, les gouvernements de droite et de gauche ont procédé à des coupes budgétaires. Les hôpitaux publics en France ont été contraints de réduire leurs dépenses de 9 milliards d’euros depuis 2005, entraînant la suppression de centaines de lits et de dizaines de blocs opératoires tandis que la stagnation des salaires a alimenté une fuite vers le secteur privé. Le personnel des urgences se plaint que des patients soient laissés des heures sur des chariots dans les couloirs, du manque d’équipement, des temps d’attente plus longs pour les opérations, et même des décès.

Cette année, dans un hôpital parisien, les médecins ont imputé à la pénurie de personnel la mort d’une femme de 55 ans sur un chariot dans un couloir, tandis que la direction de l’hôpital a pour sa part maintenu que les effectifs étaient en nombre correct. Les médecins mettent également en garde contre les suicides chez le personnel. Plus de 400 membres du personnel médical ont défilé à Flers, en Normandie, en septembre dernier, après qu’un membre de longue date du service de psychiatrie s’est suicidé, ses anciens collègues accusant les mauvaises conditions de travail.

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