Les investisseurs verts s’insurgent contre le projet du gouvernement de refondre les tarifs du solaire

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Paris prévoit de réduire les tarifs pour les premiers projets d’énergie photovoltaïque qui, selon elle, génèrent des « profits excessifs ».

Un plan du gouvernement français visant à économiser des centaines de millions d’euros par an en renonçant aux premiers contrats d’énergie solaire qui, selon lui, génèrent des profits « excessifs », a suscité l’indignation des investisseurs, qui estiment que cette décision pourrait paralyser leurs entreprises, saper la crédibilité des promesses de l’État et menacer les futurs projets d’énergie renouvelable.

La France est le dernier pays européen à avoir découvert que le développement rapide de la technologie solaire et l’effondrement du prix des cellules photovoltaïques ont laissé son gouvernement responsable de paiements pendant des décennies bien supérieurs au coût des nouveaux contrats. L’Espagne, l’Italie et la République Tchèque ont été confrontées à des problèmes juridiques similaires dans le passé.

« Qui va faire confiance à l’État pour un accord de prélèvement sur la production d’hydrogène », a demandé Xavier Barbaro, fondateur de la société d’énergie renouvelable Neoen et l’un des signataires d’une pétition d’entreprises demandant au gouvernement d’abandonner sa proposition d’énergie solaire.

« Si vous savez que dans 10 ans, les tarifs de 2020 seront jugés par rapport aux coûts de 2030, vous direz que ce n’est pas acceptable… cela signifie que l’État dévalorise sa crédibilité ». Neoen a déclaré qu’il possédait une modeste capacité de 19 mégawatts d’énergie photovoltaïque qui pourrait être affectée par la révision des tarifs.

Le gouvernement du président Emmanuel Macron, qui s’est dit engagé en faveur de l' »écologisation » des économies française et européenne, a lancé son attaque sur les termes d’environ 800 grands contrats d’énergie photovoltaïque signés entre 2006 et 2010 dans un amendement au projet de loi de finances 2021 débattu à l’Assemblée nationale cette semaine.

L’amendement parle de « rentabilité excessive » – les fonctionnaires affirment que certains investissements génèrent des marges de plus de 20 % – et indique que les tarifs seront réduits de telle sorte que « le rendement du capital fixe … ne dépasse pas un niveau raisonnable compte tenu des risques inhérents à l’investissement ».

Les pouvoirs publics ont déclaré qu’ils avaient le devoir d’économiser l’argent public, notamment pour pouvoir financer d’autres investissements dans les énergies renouvelables. Ils ont calculé que les changements de contrat permettraient d’économiser 400 à 600 millions d’euros par an sur les 2 milliards d’euros de dépenses annuelles consacrées aux 235 000 contrats signés pendant les quatre années de la « bulle » de l’investissement photovoltaïque. (La plupart des contrats sont conclus avec des particuliers et des agriculteurs pour des installations d’une capacité inférieure à 250 kW et ne sont pas concernés).

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