Fin du télétravail obligatoire : un retour sur expérience en 10 chiffres

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Depuis le 9 juin, le télétravail n’est plus obligatoire en France. L’expérience du « bureau à la maison », mise en place en mars 2020 pour endiguer l’épidémie de coronavirus, a été différemment vécue par les salarié.e.s, dont certain.e.s affichent aujourd’hui un large sourire à l’idée de retrouver leur espace de travail. Autant de personnes qui faisaient peut-être partie des 76 % de Français.es mal équipé.e.s par leur entreprise pour assurer leurs fonctions à distance, comme le révélait une enquête IPSOS pour SFAM publiée en mars dernier ?

24 %, c’est en effet le ratio de salarié.e.s tricolores qui ont disposé de tous les outils nécessaires (ordinateur, smartphone, etc.), fournis par leur employeur, afin de pouvoir travailler à domicile. L’enquête de la Société française d’assurances multirisques précise également que plus d’un.e Français.e sur deux a été contraint d’utiliser son propre matériel pour télétravailler. Ce qui pose nécessairement la question du risque de cyberattaques, qui ciblent de plus en plus le matériel utilisé hors les murs de bureaux.

9 télétravailleurs sur 10 souhaitent continuer le télétravail

Raison pour laquelle, peut-être, les entreprises apparaîtront plutôt frileuses à l’idée de faire durer le télétravail à 100 % pour leurs salarié.e.s. A l’inverse, elles ne peuvent obliger un retour au bureau 5 jours sur 5, comme l’a précisé la ministre du Travail, Elisabeth Borne. Celle-ci de préciser : « Un employeur qui contraindrait ses salariés de revenir sur site à 100 % à compter du 9 juin enfreindrait le protocole ». De quoi satisfaire, sans doute, les 9 télétravailleurs sur 10 qui souhaitent continuer de travailler à distance, selon un sondage OpinionWay pour Empreinte humaine.

Dans le détail, 78 % des salarié.e.s interrogé.e.s veulent poursuivre le télétravail entre 1 et 3 jours par semaine, tandis que 54 % d’entre eux souhaitent davantage, entre 2 et 3 jours. C’est à peu près le même ratio (52 %) que les salarié.e.s en télétravail quotidiennement au sein de la technopole Sophia-Antipolis (36 000 personnes travaillant dans 2 500 entreprises), qui a créé un observatoire pour analyser le « phénomène » télétravail. Avant la crise, rappelle-t-il, 85 % des salarié.e.s avaient accès au travail à distance, mais les trois quarts ne le pratiquaient jamais.

Un sentiment d’appartenance mis à rude épreuve

Ce qui pourrait expliquer, à une échelle nationale, le contentement de certain.e.s à l’idée de retrouver leur cadre professionnel. Et la satisfaction des employeurs, également, puisque selon l’observatoire « Vie au travail » de Viavoice-La Mutuelle familiale-BloomTime et Franceinfo publié le 14 juin dernier, la crise sanitaire aurait creusé un fossé entre certain.e.s salarié.e.s et leur entreprise – 35 % d’entre eux ont en tout cas le sentiment de moins faire partie du collectif ; un chiffre qui grimpe à 45 % s’agissant des cadres.

A l’inverse, chez les jeunes, on sera plutôt satisfait de retrouver les open spaces et autres bureaux : selon un sondage Odoxa réalisé pour BFM Business et publié en mars dernier, 6 jeunes sur 10 auraient mal vécu l’expérience du télétravail (quand 80 % des Français.e.s en ont eu une bonne image globale, toujours selon l’étude). Et si seuls 37 % des télétravailleurs et proches jugent moins efficace le travail à distance qu’en présentiel, ils sont jusqu’à 60 % à préférer leur lieu de travail traditionnel parmi les jeunes (18 à 24 ans).

Ces chiffres sont à mettre en relation avec une autre étude (Harris Interactive) publiée cette fois-ci pour le ministère du Travail en janvier dernier, selon laquelle 44 % des travailleurs à distance se seraient plaints de l’isolement induit par le télétravail. Parmi les salarié.e.s pouvant assurer leurs tâches depuis leur domicile, 36 % étaient pourtant présents à 100 % au bureau, selon cette même étude. Qui révélait donc combien le télétravail pouvait être source d’angoisse et de mal-être chez certain.e.s, qui voient par conséquent d’un bon œil ce retour à la normal depuis quelques semaines.

 

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