Le gouvernement britannique propose des essais de réacteurs à gaz à haute température

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Le gouvernement britannique a publié un appel à contribution présentant l’approche qu’il propose pour construire le premier démonstrateur de réacteur modulaire avancé (AMR), dans le cadre de son plan pour une économie sans carbone. Ce plan propose d’explorer les réacteurs à gaz à haute température (HTGR) comme la voie la plus prometteuse.

Le programme de démonstration AMR, doté d’un budget de 170 millions de livres sterling (200 millions d’euros), vise à explorer le potentiel des réacteurs AMR dans l’avenir énergétique du Royaume-Uni ; il sera mis en œuvre au début des années 2030. Il fait partie d’un ensemble plus vaste de 385 millions de livres sterling (452 millions d’euros) visant à accélérer le développement de technologies nucléaires plus flexibles.

Les réacteurs AMR – dont il existe six grandes catégories – sont plus petits que les réacteurs nucléaires classiques et sont conçus de telle sorte que les sections peuvent être fabriquées en usine et transportées sur site, ce qui réduit considérablement les risques et les coûts. Certains réacteurs AMR pourraient réutiliser les matériaux nucléaires usés comme nouveau combustible.

Le gouvernement espère que les réacteurs AMR pourront, d’ici les années 2040, produire de l’hydrogène et de la chaleur pour l’industrie lourde en plus de l’électricité à faible teneur en carbone pour le réseau.

Plus d’un tiers (37 %) des émissions de carbone du Royaume-Uni proviennent de la chaleur, dont une proportion importante des processus industriels lourds. Les HTGR pourraient générer de la chaleur entre 500 et 950°C : une température nettement supérieure à celle des autres types d’AMR. Cela en ferait un élément puissant pour réduire les émissions des processus à forte intensité de carbone tels que la production de ciment, de papier, de verre et de produits chimiques.

La ministre de l’énergie Anne Marie Trevelyan a commenté : « Si les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire feront partie intégrante de la provenance de notre électricité d’ici 2050, elles auront toujours besoin d’une charge de base stable et à faible teneur en carbone fournie par le nucléaire. C’est la raison pour laquelle, parallèlement aux négociations avec les promoteurs de Sizewell C dans le Suffolk, nous poursuivons nos efforts en vue d’exploiter une technologie nucléaire avancée nouvelle et passionnante. »

« Les réacteurs modulaires avancés représentent la prochaine étape de la technologie nucléaire moderne et ont le potentiel de jouer un rôle crucial non seulement dans la lutte contre les émissions de carbone, mais aussi dans l’alimentation de l’industrie et la stimulation de la croissance économique de la Grande-Bretagne. »

Le gouvernement sollicite l’avis d’experts de l’industrie et du public sur l’utilisation des HTGR pour sa démonstration AMR.

Dame Sue Ion, membre de la Royal Society et de la Royal Academy of Engineering, a salué cette annonce. Elle a déclaré : « Cette proposition est une excellente nouvelle et démontre l’énorme potentiel de l’énergie nucléaire avancée, qui pourrait être développée en toute sécurité afin d’améliorer l’efficacité globale de notre système énergétique, mais aussi de contribuer à la décarbonisation de l’industrie lourde, afin d’aider le Royaume-Uni à atteindre son objectif de zéro émission nette.

« Cette démonstration de réacteur modulaire avancé s’appuie sur les atouts du Royaume-Uni en matière de combustible nucléaire et de réacteurs refroidis au gaz pour créer une plate-forme technologique pour les HTGR que le Royaume-Uni pourra exploiter et éventuellement exporter à l’échelle internationale. »

En début de semaine, il a été rapporté que le gouvernement explore les moyens de bloquer l’entreprise énergétique publique chinoise China General Nuclear (CGN) Power Group dans tous les futurs projets d’énergie nucléaire. Cela pourrait avoir de graves conséquences pour le projet Sizewell C dans le Suffolk, que l’entreprise publique française EDF doit construire avec le soutien de CGN. CGN est également impliqué dans les propositions pour un successeur à la centrale nucléaire déclassée de Bradwell dans l’Essex.

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