Le panorama des recrutements industriels pour 2025 s’annonce contrasté. L’Usine Nouvelle, dans son enquête annuelle, met en lumière des intentions d’embauche en recul notable par rapport à l’année précédente. Alors que les entreprises adoptent une posture prudente face aux incertitudes économiques, la dynamique de l’emploi industriel reste bien présente, avec 153 000 postes annoncés en 2025.
Un contexte tendu pour les prévisions
« Nous fermons deux usines, impossible d’avoir une vision sur 2025 », déclare Michelin, illustrant les défis auxquels sont confrontées de nombreuses entreprises. Dans le secteur automobile, Forvia évoque une situation « compliquée », tandis qu’un grand cabinet de conseil mentionne des contrats encore incertains. Ces réticences marquent une évolution notable, L’Usine Nouvelle ayant reçu un nombre record de refus de participation à son enquête cette année.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les dix premiers recruteurs de l’enquête prévoient 88 000 embauches en 2025, contre 104 000 en 2024. Cependant, certains groupes affichent une légère progression, à l’image de la SNCF, leader du classement, qui prévoit 21 000 recrutements (contre 20 500 en 2024). LVMH suit avec 16 000 embauches (en hausse par rapport à 15 200), et Bouygues complète le podium avec 10 000 postes.
Des besoins sectoriels persistants
Malgré les ajustements, plusieurs secteurs affichent des besoins significatifs. L’industrie de la défense, freinée par 10 000 postes vacants, peine à attirer les compétences nécessaires. L’industrie pharmaceutique, pour sa part, anticipe 5 000 embauches d’ici 2030, portées par la digitalisation et la transition écologique.
Parallèlement, les difficultés de recrutement, bien qu’en légère diminution, restent prégnantes. Près d’un quart des employeurs envisagent des embauches complexes pour une grande partie des postes prévus en 2025. Les compétences en numérique, cybersécurité et informatique demeurent particulièrement recherchées, notamment chez des groupes comme LVMH, Bouygues ou Paprec. De même, les techniciens qualifiés sont très demandés : techniciens de maintenance, d’exploitation ou de tests figurent parmi les profils les plus recherchés.
Des signaux positifs pour 2025
En dépit des incertitudes, 21 % des entreprises interrogées prévoient d’augmenter leur volume de recrutement en 2025 par rapport à 2024. De plus, 71,5 % des répondants anticipent une hausse de leurs effectifs cette année. Ces tendances montrent que l’attentisme n’est pas généralisé et que certaines entreprises continuent d’investir dans l’avenir.
Enfin, l’enquête souligne que le classement des principaux recruteurs de l’année restera évolutif, des mises à jour étant prévues au fil des annonces de recrutements. Ce dynamisme réaffirme l’importance de suivre de près l’évolution des besoins dans l’industrie française.