Dimanche dernier, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a exprimé sa volonté de collaborer étroitement avec les chefs d’entreprise pour préparer le prochain budget. Lors de son intervention au Grand Jury RTL – Le Figaro – M6 – Public Sénat, il a cherché à apaiser les tensions nées des critiques patronales récentes, tout en annonçant plusieurs ajustements budgétaires pour 2025.
Un effort budgétaire réduit
Le ministre a confirmé que les entreprises seraient finalement moins sollicitées que prévu. L’effort demandé sera réduit à 1,6 milliard d’euros, contre les 4 milliards initialement prévus dans le projet Barnier. « Nous avons tenu compte des attentes du secteur », a-t-il déclaré.
Eric Lombard a également réitéré l’engagement du gouvernement concernant la surtaxe sur les grandes entreprises, prévue initialement pour deux ans. Celle-ci ne sera appliquée qu’en 2025 et ne sera pas reconduite en 2026. Le ministre a jugé que le taux actuel de l’impôt sur les sociétés restait « concurrentiel » et a indiqué souhaiter ramener la flat tax à 30 %.
Un dialogue renforcé avec les entreprises
Souhaitant tourner la page des tensions, Eric Lombard a mis en avant la préparation du budget pour 2026, un exercice budgétaire dont il aura la pleine responsabilité. « Nous allons travailler de concert avec les chefs d’entreprise », a-t-il assuré.
Le ministre a toutefois exclu la création d’une commission dirigée par un grand patron, comme le proposait Amir Reza-Tofighi, président de la CPME. « Plutôt qu’une commission, je lui propose qu’on se rencontre chaque mois, comme je le fais avec les autres représentants patronaux », a-t-il précisé. Il a salué les nombreuses idées pertinentes de la CPME, notamment sur la simplification administrative.
Des propositions du Medef jugées pertinentes
Le ministre de l’Économie a également réagi aux propositions récentes du Medef. L’organisation patronale a transmis à Matignon un « projet de loi d’accélération de l’économie française » comportant treize mesures destinées à restaurer la confiance des investisseurs.
Ce document, composé de sept chapitres, vise une simplification massive des procédures administratives et une harmonisation avec les standards internationaux pour les autorisations d’installation et les recours. Eric Lombard a qualifié ce projet d’« excellent » et a estimé que « la moitié des propositions pourraient être reprises par le gouvernement ». Il a notamment mis en avant la réduction à une seule possibilité de recours pour certaines installations, comme les usines ou les sources d’énergie.
TVA : une concertation en cours mais des espoirs déçus
Eric Lombard est également revenu sur la concertation concernant l’abaissement du seuil de franchise de TVA à 25 000 euros de chiffre d’affaires pour les petits entrepreneurs. Cette mesure, votée sous l’ère Barnier, fait l’objet de discussions qui doivent s’achever fin février.
Malgré les attentes des autoentrepreneurs, le ministre a exclu une suppression pure et simple de cette disposition. Il a expliqué que l’objectif était de parvenir à un « meilleur équilibre » mais qu’une mesure serait maintenue. « L’annulation n’est pas souhaitable à cause des problèmes de concurrence avec les artisans soumis à la TVA », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité d’équité.
Avec ces annonces et son engagement à renforcer le dialogue avec les acteurs économiques, Eric Lombard espère apaiser les tensions et relancer la confiance des entreprises pour une économie française plus dynamique.