La France est le dernier membre de l’UE à augmenter ses dépenses publiques en 2023

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Dans toute l’Europe, les gouvernements augmentent les dépenses publiques dans leurs budgets pour 2023 afin de protéger les ménages et les entreprises de la récession qui se profile.

La France, qui souffre d’une crise simultanée de l’énergie hydraulique, nucléaire et gazière, a augmenté ses dépenses publiques prévues pour 2023 de 7,5 milliards d’euros supplémentaires par rapport au dernier projet présenté en août.

Dans une version préliminaire rendue publique par le site français Contexte jeudi 22 septembre, 4,7 milliards d’euros sont réservés aux investissements verts, dont 2,6 milliards d’euros pour la rénovation et l’isolation des logements et 1,3 milliard d’euros pour accélérer l’électrification des voitures et des camions.

Le pays a déjà dépensé 71,3 milliards d’euros supplémentaires pour protéger les ménages et les entreprises des prix élevés de l’énergie cette année. Son nouveau budget prévoit également 250 millions d’euros pour encourager les gens à se déplacer davantage à vélo.

Pour financer ces mesures, le président Emmanuel Macron et la vice-présidente Élisabeth Borne prévoient de durcir les allocations de chômage et de relever l’âge de la retraite.

Ces dépenses accrues devront d’abord être approuvées par un Parlement hostile où il manque 39 sièges pour obtenir la majorité.

La décision de la Banque centrale européenne d’augmenter le coût des emprunts pour faire baisser l’inflation accentue la pression sur les finances publiques.

D’autres gouvernements de l’UE ont également annoncé des ajustements budgétaires de dernière minute cette semaine afin de permettre un soutien social plus important, dans le but d’éviter les troubles sociaux, qui ont connu une recrudescence en Europe.

La perte de confiance du public est « inquiétante », a déclaré le roi des Pays-Bas, Willem Alexander, dans un discours prononcé mardi 18 septembre par le premier ministre du pays, Mark Rutte, à l’occasion de la journée annuelle du budget.

La veille, le gouvernement néerlandais avait décidé de plafonner les factures d’énergie des ménages et des petites entreprises – une mesure de 16 milliards d’euros que la banque néerlandaise ING a qualifiée de « gros bazooka ».

500 milliards d’euros

De septembre 2021 à septembre 2022, les gouvernements de l’UE, y compris le Royaume-Uni, ont alloué 500 milliards d’euros d’aides à l’énergie, selon les données publiées mercredi 21 septembre par le groupe de réflexion Bruegel, basé à Bruxelles.

Tout cet argent n’a pas encore été dépensé. L’Allemagne a alloué 100 milliards d’euros pour lutter contre l’inflation énergétique, mais n’a jusqu’à présent mis en œuvre que des plans d’une valeur de 35 milliards d’euros, le reste devant encore être dépensé.

Le Royaume-Uni, où le nouveau gouvernement a élaboré un plan visant à geler les dépenses d’électricité des ménages à 2 723 euros par an, devrait dépenser 149,9 milliards d’euros au cours des 18 prochains mois, ce qui porterait le soutien total du pays à 178,4 milliards d’euros, selon Bruegel.

Simone Tagliapietra, auteur de l’étude de Bruegel, écrit qu’il est important de coordonner les politiques entre les pays européens. « Ce niveau d’intervention peut accentuer les divergences économiques au sein de l’Europe », a-t-il tweeté.

Pour aider les pouvoirs publics à faire face aux coûts excessifs de l’énergie, la Commission européenne a annoncé une taxe exceptionnelle et une « contribution de solidarité » sur les entreprises de combustibles fossiles, qui devraient permettre de transférer 140 milliards d’euros des gagnants du marché vers les caisses publiques.

Les ministres de l’énergie devraient finaliser un accord le vendredi 30 septembre. Une partie des discussions portera sur la manière de répartir ces taxes de manière proportionnelle entre les membres de l’UE.

Discours sur l’état de l’Union : une nouvelle communauté politique européenne

Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, le 14 septembre 2022, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a apporté son plein soutien à la création d’une nouvelle Communauté politique européenne. Faisant écho aux appels des discours prononcés tout au long de l’été par le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, elle a déclaré « qu’il est nécessaire de tendre la main aux pays d’Europe – au-delà du processus d’adhésion ». La Grande-Bretagne en ferait partie. Mais la Grande-Bretagne s’engagera-t-elle ?

L’arrivée de Liz Truss au poste de Premier ministre semble être un tournant potentiel dans les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. La direction qu’elle prendra n’est pas encore totalement connue. Mais, alors que l’on s’attend à ce que son mandat soit marqué par des crises – inflation galopante, crise climatique, problèmes du système de santé, pour n’en citer que quelques-unes – il serait bon de peser le pour et le contre d’une collaboration du Royaume-Uni au sein d’une communauté politique européenne.

Le discours de l’UE sur l’état de l’Union a fourni peu de détails au-delà de ceux déjà connus sur la Communauté politique européenne proposée, à savoir qu’elle constituerait un forum politique – et non institutionnel – pour les pays européens et les États membres de l’UE afin de collaborer ensemble dans des domaines d’intérêt et de résoudre des questions urgentes.

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