Exit Photonis, place à Exosens

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A multipliant les rachats depuis décembre 2022, Photonis Group prend un nouveau virage en intégrant des technologies complémentaires et en se positionnant sur de nouveaux marchés. L’entreprise spécialisée dans l’optronique militaire, désormais nommée Exosens, a aujourd’hui pour ambition de réaliser 50% de son activité en dehors du secteur de la défense.

Après avoir réalisé diverses acquisitions ces derniers mois visant à intégrer des technologies complémentaires à son activité, Photonis Group, l’expert de l’optronique militaire, a décidé fin septembre de changer de nom pour devenir Exosens. Entre décembre 2022 et aujourd’hui le groupe a racheté quatre sociétés pour un total de 100 millions d’euros : le spécialiste belge des caméras infrarouges Xenics, le canadien Telops (caméras hyperspectrales et infrarouges), l’israélien Elmul (déteteurs d’ions et d’électrons) et l’allemand Proxvision (détection ultra-violet).

Ces entreprises viennent s’ajouter à l’activité de Photonis dans les détecteurs nucléaires, l’intensification de lumières et la spectrométrie de masse. Les quatre marques du groupe (Photonis, Elmul, Xenics et Telops) « ne disparaissent pas » et garderont leur nom, a affirmé le directeur général de Photonis Jérôme Cerisier.

Photonis a été racheté il y a trois ans par le fonds d’investissement HLD dirigé par Jean-Bernard Lafonta. A l’époque, l’Etat avait bloqué sa vente à l’américain Teledyne au nom de la souveraineté française.

Sous l’égide d’HLD, la pépite tricolore, qui emploie 1 500 collaborateurs (1/3 en France) ne cesse de se développer, avec 217 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière. « En 2023, on fera plus de 300 millions d’euros pro forma des acquisitions réalisées », a précisé M. Cerisier.

D’après Jean-Hubert Vial, partner chez HLD, « on a vocation à continuer cette stratégie d’acquisitions. On s’y prépare ». L’activité du groupe devrait progresser de 30% en 2023, hors croissance externe. « Elle est liée à tous les marchés, évidemment la défense, mais également le contrôle industriel, le nucléaire et les sciences de la vie », a poursuivi Jean-Hubert Vial.

Concernant la défense – qui englobe 70% de l’activité de Photonis effectuée pour 90% en dehors de la France – la société produit entre autres des tubes intensificateurs dédiés aux jumelles de vision nocturne. « C’est une technologie indispensable, il n’y a pas un combat d’infanterie qui ne se fait pas de nuit », a estimé Jérôme Cerisier. Et avec des ventes multipliées par 20 et une performance doublée depuis 2003, cette technologie progresse rapidement.

Un contexte qui motive les armées à renouveler régulièrement leurs parcs. Photonis n’a que deux rivaux sur ce marché à l’échelle occidentale : les Américains Elbit USA et L3 Harris. « On estime qu’on est numéro un mondial avec 65% du marché mondial hors Etats-Unis, Chine, Russie », a confié le DG du groupe.

 

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