La centrale nucléaire du Tricastin reprend du service

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Après une mise en arrêt pour cause de travaux opérés sur la digue dont elle est frontalière, la centrale nucléaire du Tricastin dans la Drôme, vient d’être redémarrée par EDF, suite à un avis favorable de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

C’est l’une des centrales nucléaires les plus importantes du territoire français. La centrale du Tricastin, située dans la Drôme, avec ses quatre réacteurs mis en service entre mai 1980 et juin 1981 et qui produisent à eux seuls 6% de la production d’énergie nucléaire française, soit un équivalent de plus de 25 milliards de KWh par an. Cela couvre les besoins en électricité de plus de 3,5 millions d’habitants. C’est aussi une entreprise, l’une des plus importantes du département. Plus de 2 000 salariés y œuvrent au quotidien, pour en faire un site à la fois sûr, sécurisé et propre, sans émission de gaz à effet de serre. La centrale, gérée par EDF, est en effet certifiée ISO14001 et elle veille en permanence à son impact sur l’environnement. De plus, EDF assure une vigilance accrue pour éviter tout incident, avec plus de 25 inspections annuelles de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), prévues ou inopinées.

Des travaux d’anticipation

C’est donc tout naturellement qu’EDF a procédé, pour la première fois dans toute l’histoire de cette centrale emblématique, à l’arrêt des quatre réacteurs. Un arrêt provisoire de plusieurs semaines suite à la demande de l’ASN, le temps, pour EDF, de procéder à des travaux de renforcement de la digue de Donzère-Mondragon, à proximité de la centrale, sur toute une portion de 400 mètres. Ces travaux avaient pour objectif de renforcer la tenue de la digue, en cas de séisme majeur. En parallèle, EDF a également rehaussé le mur de protection périphérique de la centrale, afin de « garantir qu’il n’y aura pas d’arrivée d’eau au niveau des réacteurs, en cas de séisme majoré de sécurité pendant la période des travaux », d’après le premier fournisseur en électricité français.

Mardi 5 décembre, trois des quatre réacteurs ont ainsi été autorisés par l’ASN à redémarrer, les travaux étant terminés, même si d’autres peuvent être programmés. « Des risques de glissements locaux qui, sans remettre en cause la stabilité de la digue, rendraient nécessaires la réalisation de travaux » précise l’ASN. Seul le réacteur numéro 1 de la centrale reste à l’arrêt, jusqu’à la fin de l’année, pour des opérations de maintenance assurées par EDF.

Et ce ne sont pas les seuls efforts consentis par le fournisseur. Dans le cadre du programme de modernisation du parc nucléaire français, EDF va consacrer près de deux milliards d’euros pour la seule centrale du Tricastin, jusqu’en 2024. Cela permettra une exploitation supplémentaire d’une dizaine d’années, avec toute une gamme de travaux de renforcements déjà amorcés en 2016, comme la construction de deux bâtiments qui abriteront des groupes électrogènes de secours et un système de refroidissement de secours, et d’un autre consacré à un centre opérationnel de crise. Le temps de la durée de ce chantier, cela nécessitera entre 2 000 et 4 000 employés supplémentaires.

De l’utilité de la centrale du Tricastin

A l’heure où l’hiver s’installe, avec des chutes de température parfois brutale et une hausse de la consommation en électricité, l’énergie apportée par le nucléaire est encore celle qui prévaut, représentant plus de 75% de la production totale en France, pour 58 réacteurs en exploitation. Si certains de ces derniers venaient à manquer en période de pic de froid, il faudrait potentiellement « faire appel à la production hydraulique ou faire importer l’énergie électrique des pays voisins », explique le journaliste Sébastien Pouquet. Ce qui, évidemment, comporte un fort impact financier.

C’est pourquoi EDF veille tout particulièrement sur le site de la centrale du Tricastin, avec une équipe en charge de la sûreté de 35 employés et de 30 ingénieurs, organisés en astreinte et pouvant être sollicités à tout moment, 24h/24, 7 jours sur 7. Sans compter les 150 000 heures de formation reçues par plus de 1 400 employés pour faire face à tout type de situation. Des efforts récompensés, puisqu’en 2015, seuls quatre événements de type 1 (des anomalies souvent bénignes) ont été recensés. Ce qui n’a pas empêché EDF de mettre en place la Force d’Action Rapide du Nucléaire (FARN) pour intervenir en cas d’urgence et en simultané sur l’ensemble des réacteurs du site. De plus, tous les employés ou ouvriers prestataires n’ont reçu aucune dose radioactive de plus de 14 mSv. Les prochaines visites décennales qui détermineront la poursuite ou non de l’exploitation des réacteurs de la centrale du Tricastin, auront lieu en 2019. Gageons qu’elles seront concluantes.

 

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