Devant des perspectives de croissance en baisse, le gouvernement contraint d’ajuster sa copie

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Même allégé pour tenir compte des impératifs économiques, le deuxième confinement risque de porter un coup au rebond espéré en 2021, au grand dam du gouvernement. Bercy se prépare à adopter de nouvelles mesures pour accompagner la reprise.

On attendait un rebond à la mesure de l’effondrement du PIB provoqué par la brutale mise à l’arrêt de l’économie au premier semestre 2020. Là où les experts de Bercy tablaient sur +8%, les prévisions de croissance pour l’année qui s’annonce viennent d’être revues à la baisse, à +6%.

De quoi forcer le gouvernement à envisager de nouveaux ajustements dans sa politique économique, à l’heure où le plan de relance massif présenté lors du premier confinement passe devant la représentation nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2021.

Le gouvernement poursuit l’effort de soutien aux entreprises et aux ménages

Conséquence annoncée par Bruno Le Maire mardi, au moment de présenter ces chiffres révisés : l’Etat va devoir accroître ses dépenses pour compenser ce rebond moindre qu’attendu. Sans être en mesure à ce stade de chiffrer ce nouvel effort financier, le ministre de l’Economie a déclaré « travailler à des mesures de soutien complémentaires ».

On sait déjà que le fonds de solidarité pour les PME et les indépendants sera de nouveau révisé, pour permettre aux entreprises frappées de plein fouet par le reconfinement de bénéficier d’une salve d’aides supplémentaires. A ce titre, les restaurateurs, pour qui la fermeture administrative pourrait s’étaler au-delà de 2020, devraient être particulièrement choyés. De même, le dispositif de chômage partiel devrait être rallongé autant que nécessaire, et les publics aujourd’hui « oubliés » (jeunes, précaires) bénéficier d’une aide adaptée.

S’attaquer au problème des fonds propres des entreprises

Tout en parant au plus pressé, le gouvernement entend faire en sorte que  soient corrigées certaines faiblesses apparues à l’occasion de la crise. Ainsi en est-il des fonds propres des entreprises, jugés insuffisamment dotés pour faire face à une baisse soudaine d’activité. L’Etat devrait rendre plus incitatifs les prêts participatifs, se disant prêt à dépasser le plafond de 20 milliards adopté à la suite du premier confinement.

Parmi les autres pistes privilégiées, celle d’incitations à la consommation des ménages, doublées d’un renforcement des outils de partage de la valeur ajoutée tels que l’actionnariat salarié. Un dispositif jugé « très vertueux sociétalement » par Jérémy Jeausserand, expert du dossier, en ce sens qu’il « permet de réconcilier les différents acteurs de lentreprise ».

A l’heure où l’épargne forcée accumulée pendant la crise, estimée à 90 milliards d’euros, vient renforcer un matelas trop peu tourné vers l’investissement productif au goût de Bercy, les mesures en ce sens pourraient permettre aux entreprises d’acquérir plus facilement le capital nécessaire aux investissements qui consolideront la relance. C’est en tout cas le souhait du gouvernement.

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