Emploi : quelles entreprises recrutent pendant la crise ?

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Alors que la majorité des entreprises ont suspendu leurs campagne de recrutements, d’autres, comme EDF, SNCF ou Thales, témoignent au contraire d’une confiance en l’avenir et ont maintenu leur politique d’embauches. Pour éviter « une génération sacrifiée », le gouvernement planche par ailleurs sur un vaste plan de soutien à l’emploi des jeunes, dont il devrait dévoiler les contours d’ici au début de l’été. 

Epidémie de Covid-19, confinement, crise économique… : les entreprises françaises sont à la peine. Sans surprise, la plupart d’entre elles ont suspendu toutes leurs nouvelles embauches jusqu’à nouvel ordre. Un gel des recrutements nécessaire le temps de se reconstituer une trésorerie et que les nombreux nuages se dissipent à l’horizon ; mais qui plonge des millions de demandeurs d’emplois et de salariés dans l’incertitude. Heureusement pour eux, cette atonie du marché de l’emploi épargne certaines entreprises qui, en dépit des vents contraires, maintiennent leurs embauches.

La Poste et EDF maintiennent leurs embauches malgré la crise

Le site d’offres d’emplois Glassdoor a ainsi publié, au début du mois de mai, son Top 10 des entreprises – françaises ou étrangères – qui continuent de recruter pendant la crise sanitaire. Thales (310 offres d’emplois), Ubisoft (320), Bouygues Telecom (416), Crédit Agricole (479), SCNF (1 700) ou le groupe La Poste (2 049) font partie de ce classement, qui fait la part belle aux secteurs de la défense et du service, moins affectés que d’autres par la crise liée au coronavirus. On y retrouve également EDF, qui s’arroge la seconde place, avec quelque 1 869 offres d’emplois : techniciens de maintenance, chargés d’affaires électricité, ingénieurs chimie, etc.

Figurant parmi les plus gros employeurs du pays, EDF n’a, en effet, pas décalé ses campagnes de recrutement pendant la crise sanitaire. L’électricien mise ainsi sur 15 000 nouveaux recrutements d’ici à la fin de l’année, en accordant une place particulière à l’insertion professionnelle des jeunes – dont une grande partie sans expérience préalable – et au développement de l’alternance, qui demeure un élément clé de la stratégie industrielle du groupe. Concrètement, le groupe EDF proposera cette année 8 000 CDI/CDD (1/3 jeunes diplômés, 1/3 candidats avec expérience, 1/3 alternants sortants), 3 850 contrats d’alternance, 3 500 stages. En complément, le groupe EDF  accueillera 1 700 stagiaires de 3ème. « Aujourd’hui, il est primordial que nous soyons en capacité de nous investir pour relancer la dynamique d’EDF mais aussi de participer à la reconstruction économique du pays, considérablement fragilisé. Le Groupe EDF étant un recruteur majeur en France, le maintien de nos volumes de recrutement en 2020 est essentiel », fait valoir Christophe Carval, Directeur des Ressources Humaines du Groupe.

Le groupe La Poste, qui arrive en tête du top 10, prévoit principalement des recrutements pour les métiers de conseillers bancaires, d’ingénieurs, ou encore de techniciens de maintenance… En 2019, l’entreprise a comptabilisé 5 500 nouveaux CDI et mise sur une volumétrie similaire pour l’année 2020 malgré la crise du Covid-19. Près de 4 000 contrats en alternance sont par ailleurs prévus. 

Des aides pour éviter une « génération sacrifiée »

Ces recrutements sont autant de bonnes nouvelles, dans un marché de l’emploi mis à rude épreuve par la crise. Au terme du mois d’avril 2020, le nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A, c’est-à-dire n’ayant exercé aucune activité, a littéralement explosé, enregistrant une hausse historique de 843 000 nouvelles entrées par rapport au mois de mars. Une hausse, jamais vue depuis la création de ces statistiques, de 22,6% en seulement un mois – principalement due, il est vrai, au passage des chômeurs des catégories B et C vers la catégorie A. Ces mauvais chiffres laissent présager le pire pour les jeunes actifs français, qui pourraient bien devenir, selon les mots du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, une « génération sacrifiée ».

Stages annulés ou reportés, formations entre parenthèses, petits jobs disparus…. Pour aider les jeunes à faire face, le gouvernement a prévu de dévoiler d’ici peu un plan global, comportant une série de mesures d’urgence. Parmi elles, la relance de la voie professionnelle, un soutien appuyé à l’apprentissage (formule qui a concerné 370 000 jeunes l’année dernière), des aides directes de l’Etat, voire une extension du RSA et des critères d’ouverture à l’assurance chômage sont à l’étude. « L’emploi des jeunes est une priorité absolue du plan de relance, a notamment affirmé Gabriel Attal, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Jeunesse, avec trois objectifs : éviter le décrochage en lycée professionnel, renforcer la voie professionnelle et l’apprentissage et faciliter l’entrée sur le marché du travail ». 

 

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